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Sanatorium A

FRANCE - 2015

 

 

  

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Ce "transatlantique vivant, prêt à voguer vers la haute mer" tel qu'il est décrit lors de sa conception ouvre ses portes en 1933, deux ans après la pose de la première pierre, dans un parc de 73 hectares. Cet hôpital-sanatorium est constitué de trois bâtiments et conçu pour traiter principalement les patients atteints de tuberculose pulmonaire (phtisie). Il accueille près de 500 malades, hommes, femmes et enfants. L'édifice est si novateur à l'époque que des séries de cartes postales sont même éditées lors de sa construction.

 

En 1940, en pleine zone occupée, le sanatorium évacue ses malades et est réquisitionné par les autorités pour servir de camp d'internement à 1500 prisonniers politiques au total (communistes et résistants principalement). Des centaines de personnes seront déportées vers Auschwitz ou Buchenwald. Le camp d'internement ferme en septembre 1942 avant d'être reconverti en centre d'entraînement de la Milice. 

 

Il ouvre de nouveau ses portes en 1946 et subit au fil du temps de nombreux aménagements pour se conformer aux nouvelles normes sanitaires et élargir son offre de traitements. Il devient centre médical en 1972. 

 

L'un des trois bâtiments ferme définitivement ses portes en 1988, un second en 2001 (celui que nous avons exploré). Seul l'ancien Pavillon des Enfants est utilisé de nos jours, devenu Centre hospitalier. Les 2 autres structures ne sont plus que des carcasses vides, ouvertes aux taggeurs, chasseurs de fantômes et autres joueurs de paintball.

 

 

   

 

 
 
 
 
Nous voilà lancés dans une série d'explorations "flash" tant que nous sommes en région parisienne. Ce matin-là, nous prenons la direction de cet ancien sanatorium perdu dans la forêt que tout bon urbexeur se doit d'avoir visité au moins une fois, même si le lieu n'a plus grand-chose d'autre à offrir que son architecture particulière en forme de paquebot de béton. Nous arrivons au lieu dit après avoir roulé une quarantaine de minutes et être littéralement passé par (l') Enfer - un petit village au nom suprenant que nous trouvons sur notre route. Le Centre hospitalier sur le parking duquel nous nous garons se trouve à l'orée d'une grande forêt de chênes. Cette branche faisait initialement partie du trio de bâtiments qui composaient le sanatorium d'antan et elle est la seule encore en activité de nos jours. Nous prenons simplement notre matériel et sans prêter attention au bâtiment, nous prenons la direction opposée, au fond du parking, vers les bois. Nos téléphones nous indiquent que les vieilles structures se trouvent à cinq ou six cents mètres de là. Nous coupons donc à travers la forêt en laissant un chemin de terre afin de ne rencontrer personne. Au bout de quelques dizaines de minutes, nous recroisons le sentier. Premières interrogations : pourquoi y a-t'il autant de voitures garées tout du long?
On semble être sur la bonne route, mais j'espère que nous n'allons pas nous retrouver dans une site aussi tristement public que l'avion crashé en Islande la semaine précédente, où il fallait presque jouer des coudes pour pouvoir s'approcher. Les interrogations se transforment subitement en alertes quand un jeune d'une vingtaine d'années s'approchent de nous par un côté et nous annonce que le site est invisitable pour la journée car il s'y déroule un jeu de rôle "live" ! Super. Quand c'est pas les taggers, c'est les paintballers ou les gamers! Nous décidons donc de rebrousser chemin et de revenir le lendemain matin. Le lendemain, les lieux sont effectivement plus calmes. Totalement désertés. A nous l'exploration, enfin. Malheureusement ici encore, nous arrivons quelques années trop tard: il n'y a plus rien à voir. Seulement un immense paquebot de béton armé, par endroits brûlés, recouvert de tags aussi moches les uns que les autres, et lentement absorbé par la forêt alentours. Nous y restons une très grosse heure, divisés en deux équipes comme à note habitude. J'ai vu des dizaines de vidéos d'exploration de ce bâtiments sur internet, dont certaines faites par des "explorateurs du paranormal" qui cherchaient à communiquer avec les âmes en peine errant depuis des décennies entre ces murs.
Il faut dire que ce sanatorium a eu son lot de tragédies. A la longue liste de patients tuberculeux qui ont succombé à la maladie s'est ajouté au fil des ans et de l'histoire des prisonniers politiques communistes, des résistants, hommes et femmes, dont beaucoup furent envoyés dans les camps de la mort pendant la guerre. Bousquet, le Secrétaire général de la police sous le régime de Vichy est même venu ici assister à l'entraînement de miliciens. Dans ces vidéos, souvent tournées de nuit, les couloirs prenaient une allure fantômatique, les portes de chaque chambre ou des placards battant apparemment sans raison apparente. Un vrai plateau de film d'horreur. Ici, plus de porte, encore moins de placards. les salles sont vides, décorées, si l'on peut dire. Une barricade a même été érigée dans un couloir par les paintballers ou autres joueurs à l'aide de gravas et de blocs entiers de béton armé. Les couloirs interminables sont néanmoins impressionnants. Je n'ai aucun mal à m'imaginer le va-et-vient des infirmières, l'odeur de camphre et d'alcool, peut-être des pleurs, des conversations... A chaque étage, les chambres donnent évidemment toujours sur une grande terrasse commune surplombant l'immensité de la forêt qui se rapproche inexorablement.
Là encore, combien de patients ont passé leur temps assis sur cette plateforme de béton, à peut-être se réchauffer au soleil, ou simplement le regard perdu dans l'immensité verte ? Combien de peur, combien de douleur ces murs ont-ils absorbé au cours des heures les plus sombres de leur histoire ? Il n'y a plus rien. Evaporés dans le temps. Finalement, le lieu n'a désormais que peu d'intérêt, mais encore une fois, je voulais venir pour voir le bâtiment, tout de même étonnant à voir en vrai. Nous faisons un dernier tour extérieur du paquebot, découvrons que le chemin forestier poursuit sa course entre les arbres, interrompu uniquement par une haute barrière de fil barbelé et un panneau annonçant un champ de mines par delà cette limite! Les jeux (?) sont vraiment grandeur nature... Nous n'allons pas plus loin et repartons.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

Chère lectrice, cher lecteur, tu trouveras une partie photos avec des galeries d'images, et aussi, si tu es plus intéressé(e), une partie carnets de voyage, ou tu pourras lire le récit au jour le jour de nos péripéties à l'étranger. Une dernière partie sera consacrée à l'UrbEx.

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